Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/180

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Dans ce moment un valet de chambre vint de la part du Dauphin pour parler à madame de Maintenon. Elle qui croyoit que c’étoit pour la prier de quelque affaire ou de parler au Roi, elle fut bien aise, pour faire voir à madame de Montespan la considération que l’on avoit pour elle, de le faire entrer, où étant, il s’adressa à elle et lui dit :

Madame,


Monseigneur a été extrêmement surpris d’apprendre le méchant accueil que vous avez fait à madame la princesse de Conti, et il m’a commandé de vous venir voir et assurer de sa part de son ressentiment, et vous dire que si, à l’avenir, vous n’en usez plus honnêtement que vous n’avez fait par le passé, il passera par-dessus toute considération et vous donnera lieu de vous en repentir.

Ce compliment surprit extrêmement la Maintenon, qui se trouva décontenancée de ce qu’il avoit été fait en présence de la Montespan ; mais pourtant elle eut assez de présence d’esprit pour lui repartir : Que Monseigneur étoit le maître après le Roi.

Tout ceci causa une secrète joie à la dame de Montespan, qui ne vouloit pas pourtant la faire éclater qu’avec ses amis et amies. Ce valet de chambre étant sorti, elle reprit le fil du discours que l’on venoit de quitter.

« Je viens, dit madame de Montespan, d’entendre le récit que vous avez fait avant la venue du valet de chambre de Monseigneur ; je le trouve