Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/481

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de plaisir ; si bien que, s’y fourrant encore avec un grand nombre d’autres débauchés, ce fut de quoi donner matière à bien des nouveautés. On n’eut garde d’épargner là le prochain, et, après avoir médit de tous les gens de la cour, de Termes dit que, comme Noël approchoit, il falloit faire des paroles qu’on pût chanter au lieu de noëls. On trouva sa pensée fort juste ; et, comme l’on savoit qu’il se mêloit de faire des vers, on lui donna de l’encre, du papier et une plume, pour voir comme il s’en acquitteroit. Son dessein étoit de travailler sur eux-mêmes, sur leurs femmes et sur toutes celles qui faisoient parler d’elles. Mais restant encore un peu de jugement à Roquelaure, il lui dit qu’il n’étoit pas de bon sens d’apprêter aux autres matière de rire à leurs dépens, et que d’ailleurs il alloit entreprendre une chose impossible, le nombre en étant trop grand. Il se rendit à de si bonnes raisons, et, changeant ainsi de pensée, il résolut de faire quelque chose sur la maison royale. Roquelaure, sachant son dessein, l’approuva, moyennant que son style ne fût pas trop peste[1] : car il le fit ressouvenir que le Roi n’aimoit pas les railleurs, et qu’il étoit bien aise de ne se point faire d’affaire. Cela fut cause que de Termes, qui avoit déjà fort bien débuté, raya ce qu’il avoit écrit, et il mit à la place les noëls que voici :


Noels nouveaux.
  1. Nous avons déjà vu ce mot employé plus haut.