Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LES PETITS CIREURS DE BOTTES



IL est un petit peuple barbouillé qui vit de la crotte des rues, comme la fleur, de soleil et de rosée. Tandis que les tireurs de portraits, les laboureurs, les demoiselles en mousseline, les dandys à souliers blancs, et le Directeur au Parc Sohmer, font de l’œil au bon’Dieu pour capter son joli soleil, le petit peuple barbouillé élève ses mains sales vers le ciel et clame : Seigneur, de la pluie pour délayer la poussière du chemin et faire de grandes flaques d’eau, de beaux trous de boue où les pattes des messieurs s’embourberont ! Et les gros sous pleuvront dans la tirelire des cireurs de bottes !

Et le bon Dieu qui n’est pas un échevin (car il aime les pauvres et les faibles) le bon Dieu ouvre les cataractes du ciel et verse gratuitement les trésors bienfaisants du céleste arrosoir !

« Car sa bonté s’étend sur toute la nature. »