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DÉDICACE


À toi qui vins vers moi comme un printemps joyeux,
Pomponner de fleurs d’or mon âme blanche et nue,
Je t’offre cette gerbe en sa grâce ingénue,
Éclose de ma plume au soleil de tes yeux :
Hommage d’un cœur humble au souvenir d’hier,
Parfumant à jamais les feuillets de ma vie.
Lorsque sur notre azur la lumière pâlie
Des astres du passé descendra vers la mer,
L’on verra dans la nue un sillage lacté,
Une écharpe de gaze à demi-consumée.
Qu’agite dans l’espace une invisible almée,
Au-dessus d’une étoile, adorable beauté,
Voilant ses fins attraits du tissu transparent.
Plus léger qu’un parfum, plus merveilleux encore.
En sa fragilité que les fils de l’aurore.
L’étoile prisonnière errante au firmament,
Vers les beaux pays bleus dans un rapide essor,
Vole d’un monde à l’autre au-delà des mirages.
Et sans cesse attirée en de nouveaux rivages.
Pousse jusques au ciel un de ses rayons d’or.
Le nuage nacré comme un esquif ailé
Sur la vague des airs bercé la douce étoile ;
Un caressant zéphyr fait frissonner la voile :
C’est le retour heureux du rayon exilé !

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