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LE CARNAVAL



LE carnaval, le roi des fous est mort ! Que les admirateurs conventionnels des majestés défuntes calment leur indignation prête à éclater, car ses cendres sont bien froides ! allez ! Depuis quelques années, le favori des peuples périclitait et finalement, il s’est éteint tout doucement sans convulsions, sans agonie. On a tenté de lui infiltrer un sang plus jeune ou de lui injecter le sérum du bon sens et de la modération, mais tous les secours de la philosophie sont restés impuissants à combattre le germe morbide déposé dans son sein aux époques du paganisme et du moyen âge. Il est mort !… Que les bonnes gens avides d’émotions s’entraînent à verser des larmes sur cette carrière si bien remplie, que le temps dans sa marche impitoyable vers l’Éternité vient de faucher sans pitié