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SOURIRE PRINTANIER



LES eaux baptismales descendent du ciel pour laver la terre de ses souillures. Allons, M. Printemps, hâtez-vous à votre toilette. Faites-vous pimpant… Ôtez votre cache-nez, fleurissez les collines et parfumez les prés… Hélas ! dans la nature, comme dans les gouvernements, la période de transition est précédée d’une ère d’anarchie. Les glaces s’amoncellent, les giboulées luttent dans le ciel avec le soleil mutin, trop jeune encore et qui s’amuse à faire des niches. Les murs suintent, les corniches pleurent sur nos plumes, nos bas de robes sont trempées comme des éponges, et notre nez coule comme une gouttière. On entend de tous côtés dans la neige faire ploc ! ploc !… Parfois, c’est une grosse dame qui s’effondre dans une mare traîtreusement recouverte de glace… Ploc ! ploc !… Le panier renversé, les patates.