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HISTOIRE D’UN LILAS
Racontée par lui-même.
Le gai printemps est mon Parrain :
Ma Marraine, la chaude brise.
Je naquis derrière l’église,
Aux vocalises de l’airain.
Les pommiers jetaient des dragées
Aux petits morts sur leurs berceaux ;
Dans les nids chantaient les oiseaux
Balançant les branches chargées !
Mais une mortelle langueur
En mes veines glaçait la sève,
Les blancs pétales de mon rêve
S’effeuillaient en leur pâle fleur !
L’aurore du dernier matin
Tombait dans le fatal clepsydre
La mort, cruelle comme l’hydre
Buvait la rosée en mon sein !