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LE VIEUX CÉLIBATAIRE


L’ennui descend sur lui comme un brouillard d’automne,
Que le soir épaissit de fils mystérieux ;
Un ennui blême et lourd s’égrenne de ses yeux,
Il tombe goutte à goutte, amer et monotone.

Assis au coin de l’âtre, il regarde sans voir
Un château fantastique aux braséantes frises
Qui croule tout fumant, parmi les cendres grises,
Comme ses rêves d’or, d’un printanier espoir.

Ah ! pouvoir ressaisir les heures disparues.
Ces souvenirs errants au jardin du passé
Dont son être vieilli reste à jamais blessé.

Fins profils vaporeux, vagues formes vécues,
Défilent dans son cœur, à tous les vents ouvert.
Vide et mélancolique ainsi qu’un nid désert.