Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/55

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libre, entends-tu, libre de lui donner ta vie ! On ne t’imposera au berceau quelque prince imbécile, grotesque, ou précoce vieillard ; tu ne connaîtras jamais l’asservissement de l’étiquette des cours, le poids du diadème écrasant, courbe si vite le front de ces pauvres femmes qui vivent et meurent sans avoir connu l’amour !… « Heureuse comme une reine, » ô ironie ! Mais regarde les portraits de ces esclaves couronnées, vois ce sourire ennuyé figé sur leurs figures pâles, compare-le avec tes joues roses et ta frimousse éveillée, oubliant que cette fleur de chair vermeille est toi-même, dis, qui voudrais-tu être ?

Oh ! si elles connaissaient ton bonheur, comme elles te jalouseraient, toi qui ne le sais seulement pas !