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Page:Côté - La Terre ancestrale, 1933.djvu/60

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la terre ancestrale

— Ah !… il m’avait dit qu’il pensionnait dans cette maison, et demandé de venir l’y rejoindre.

— Il est à l’ouvrage et ne reviendra pas avant six heures. Vous pouvez monter l’attendre. Asseyez-vous là.

Il s’assit à la fenêtre et regarda la rue. Cette contemplation le faisait réfléchir. « Comme c’est immense la ville. Dire que j’ai marché pendant plus d’une heure pour me rendre à cette pension ! » Il ne savait pas qu’il aurait pu s’y rendre dans dix minutes. Il ignorait que le cocher s’était fait payer le pourboire habituel des naïfs. « Jamais, pensait le jeune homme je ne me débrouillerai dans un pareil dédale ». Il admirait comme des phénomènes ces gens qui, si facilement, se dirigeaient dans ce fouillis de maisons.

Un gros goujat, bouffi de bière, vint s’asseoir près de lui et le questionna :

— Vous êtes venu faire un tour à Québec ?

— Non, je suis venu pour y travailler.

— Où travaillez-vous donc ?

— Je ne travaille pas encore, je viens d’arriver, je cherche de l’ouvrage.

— De l’ouvrage ! je vous souhaite bonne chance. Il y a tant de monde à ne rien faire que la Saint-Vincent ne