Aller au contenu

Page:Côté - La Terre ancestrale, 1933.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
la terre ancestrale

s’amuser : d’aimables et jolies filles, de la danse, du chant, de la musique. Sans même entamer notre fortune, nous allons rire comme des fous.

— J’en suis, approuva Hubert. Crois-tu que nous pourrons attraper une bouchée ?

***

Hubert continuait son apprentissage de citadin. Malheureusement, le groupe d’amis qu’il s’était donné, ne contribuait pas à sa formation morale. La position promise par Delphis n’avait pas duré. Ne sachant aucun métier, il lui fallait servir comme manœuvre. Il ne s’occupait qu’à de rudes travaux : terrassement, construction de béton, pavage de rues et bien d’autres. Il peinait dix heures par jour sous la conduite d’un contremaître. Ce n’était plus le travail libre des champs, dans l’air pur, sous le beau soleil, sans autre maître que l’entente mutuelle avec son père.

Le soir, malgré sa rude journée, avec sa robuste constitution, il pouvait encore se livrer aux plaisirs dont l’attrait l’avait détaché du sol. Par malheur, ils n’étaient pas tous recommandables. Il fallait bien suivre les amis, ne pas se montrer trop villageois. Aussi, afin de paraître