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Papineau

de prohiber l’exercice d’un pouvoir épiscopal ou vicarial dans la province par une personne professant la religion de Rome n’en exceptant que ceux qui sont essentiellement et indispensablement nécessaires au libre exercice de la religion romaine, etc., d’ordonner que nulle personne ne reçoive les ordres sacrés ou n’aura charge d’avis sans un permis du gouvernement… Si je suis bien informé, il dispose absolument de tout le patronage de son nouveau diocèse, et depuis l’installation de prêtres immigrants français dans cette province, il a décidé de s’arroger pour lui-même dans les documents publics le titre d’évêque de Québec, mais aussi y ajouter le magnifique qualificatif de « monseigneur », de « Sa Grandeur », « le révérendissime », « l’illustrissime ». »

Si l’apparition d’une simple brochurette, avec les titres de l’évêque de Québec avait causé une si forte émotion à ce prédicant, faut-il en conclure que l’Église en ce moment en menait bien large ? Elle ne s’est maintenue que par des prodiges de diplomatie et des manifestations de dévouement qui lui valurent cet éloge du Lieutenant-Gouverneur Milnes : « Le caractère élevé de l’évêque (Mgr Plessis) et l’appui qu’il n’a cessé de donner au gouvernement exécutif de la province donneront une importance considérable à tout ce qu’il pourra suggérer pour la meilleure gouverne et l’établissement des affaires ecclésiastiques dans ce diocèse. » Et dans une autre lettre : « Je me crois en justice pour M. Denaut de déclarer à Votre Seigneurie que je l’ai toujours trouvé franc et loyal dans les diverses conversations que nous avons eues à ce sujet, et je crois qu’il n’y a pas d’homme plus attaché que lui au gouvernement. »

Quoique les Anglais tinssent certains membres du clergé en haute estime, ils se montraient réticents dans l’octroi des privilèges.

Dalhousie écrivait à W. Horton en 1825 après le décès de Mgr Plessis : « Les questions que fait surgir la mort de l’évêque catholique romain devront se régler en rapport avec son successeur. S’il accepte les lettres patentes, l’indemnité annuelle de 1 000 livres et le palais épiscopal durant qu’il occupera son poste, tout cela s’en suivrait ; s’il refuse, tous les avantages