Page:Cœurderoy - la Barrière du Combat.djvu/24

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répète ; que tout démocrate y conforme ses actes… »

« Mon bon Pierre Leroux ! qu’avez-vous à vous dépeigner ainsi ? Voulez-vous faire peur à vos petits-enfants ? Souvenez-vous que vous êtes homme-humanité, et que vous êtes fragile comme verre ; prenez garde à la casse !

« Excellent Louis Blanc ! ne vous trémoussez pas tant. Ménagez votre faible organisation ; nous en avons vu bien d’autres quand nous étions dans cet enfer de gouvernement provisoire, en compagnie de Marrast qui posait, d’Arago qui s’opposait, de Garnier-Pagès qui imposait et de Lamartine qui en imposait ; vraiment il nous faudrait bien du mauvais vouloir pour ne pas nous entendre ici.

« Vertueux Étienne Cabet ! contrefaçon peu flattée du sage Nestor, vous qui avez dit que nous étions tous égaux et frères, n’attisez pas l’incendie, et ne cherchez pas à faire constater votre supériorité ; ce serait nier votre propre système et prendre d’ailleurs une peine inutile. En considération de vos vieux services, nous vous rendrons franc de port à votre bien-aimée colonie de Nauvoo.

« Malheureusement la démocratie indisciplinée de prairial n’écouta pas plus nos pères de la Convention que vous ne m’écouterez aujourd’hui, je le crains. Ah ! que l’amour est agréable ! quel fléau que la guerre ! que la tranquillité serait plus douce à mon cœur affligé ! qu’il serait avantageux pour la République que nous unissions toutes nos forces, toutes nos aspirations, toutes nos pensées, tous nos amours, tous nos cœurs, tous nos poumons et toutes nos cordes vocales pour envoyer des actions de grâces à nos pères de la Convention, qui sont bien certainement au ciel !…