Page:C15 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Armand Lavergne, avocat BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/7

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de la Police Fédérale. On a choisi des individus de respectabilité plus que douteuse. Nous sommes dans une petite ville — ces gens là sont connus depuis très longtemps, ils n’inspirent pas confiance naturellement et étant donné leur qualité sociale, ils sont probablement disposés à abuser de leur autorité. Le Colonel Machin m’a demandé ce que je savais de l’arrestation de Mercier. Ce que j’en savais ce n’était que par oui dire. J’avais entendu dire également qu’on avait déchiré les papiers des autres conscrits. Je lui nommai plusieurs cas qu’on m’avait rapportés et à ma connaissance un individu de Ste. Anne de Beaupré dont je ne me rappelle pas le nom. Le Colonel Machin m’a dit qu’il croyait qu’on avait agi de la sorte. Il dit : Maintenant croyez-vous que ce soit une révolte contre la loi de conscription ? Je lui dis : Je ne crois pas que ce soit une révolte contre la loi de conscription. Pour moi la loi est bien mauvaise, mais nous devons nous y soumettre parce qu’elle est passée, quitte à la faire rappeler par des moyens constitutionnels. Alors il me dit : Qu’est-ce que vous suggéreriez pour mettre fin à ces troubles là ? Je lui dis : Mon Colonel, je suis un individu comme un autre, mais je connais assez bien les sentiments de la population de Québec et je crois que si vous envoyez quelqu’un qui aurait