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Page:C1 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage de Séraphine Brien, veuve d'Honoré Bergeron BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/3

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sa mère, ça va mal au Boulevard. Les enfants sont-ils ici ? » J’ai dit : Non, c’est comme d’habitude, ils sont sortis. Il dit : Je vas voir où ils sont. Je dis : Reste donc ici, n’y va donc pas toi. Il dit : Je ne serai pas longtemps. C’est tout ce qu’il a dit.


Q. Il était sobre.


R. Oui Monsieur.


Q. Son but était d’aller les chercher ?


R. Oui.


Q. Sortir pour aller les chercher ?


R. Oui. Mon mari était sobre et en bonne santé. Le même soir on est venu me dire que mon mari avait été arrêté par la police militaire et j’ai commencé à faire des recherches pour le trouver. Je suis allée le lendemain pour aller chercher des papiers chez le Docteur Fiset. Le lendemain et toute la journée j’ai fait des recherches pour le faire sortir. J’étais sous l’impression que mon mari était dans la prison militaire. Ce n’est que jeudi dans l’après-midi que j’ai été demandée de me rendre chez M. Hubert Moisan l’entrepreneur de la Morgue et là j’ai identifié le cadavre de mon mari. C’est à ce moment là que j’ai appris qu’il était mort. Tout ce que mon mari m’a dit ce soir là, c’est qu’il y avait beaucoup de trouble au Boulevard. Il n’a pas été question que c’était une affaire préméditée. Ce soir là mes deux garçons sont sortis comme d’habitude mais je n’ai pas entendu parler d’eux-autres qu’il devait y avoir du trouble. J’ai six enfants à la maison. Le plus vieux est âgé de dix neuf ans et le plus jeune a dix mois.