Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nage, en feuilletant son dossier pathologique, tel qu’il a été constitué par d’attentifs et patients biographes[1].

Thomas de Quincey était, par son père, de souche tuberculeuse. Il tenait, par contre, de sa mère, un tempérament robuste, bien que sur la fin de sa vie Mrs de Quincey ait eu des crises nerveuses et ait paru incliner vers le mysticisme.

Chez les frères et sœurs de Thomas se retrouvent les tares imputables à l’ascendance paternelle, ou celles issues du sang maternel : une des filles meurt, âgée de neuf ans, d’une méningite tuberculeuse selon toute apparence ; une autre avait succombé, âgée de quatre ans, à une maladie indéterminée, rappelant le rachitisme par quelques-uns de ses symptômes.

Des trois garçons, l’un s’enfuit de sa pension, s’engage sur un baleinier, est capturé par des pirates et mène une vie aventureuse ; un autre, l’aîné, s’était de bonne heure signalé par des goûts et des aptitudes bizarres, s’occupant de pyrotechnie, de magie, de nécromancie, rêvant à la façon de marcher les pieds au plafond et la tête en bas comme les mouches : « Si, pensait-il, je peux seu-

  1. Arvède Barine, Névrosés, 1898. — Paul Guerrier, Étude médico-psychologique sur Thomas de Quincey (thèse de Lyon, décembre 1907). — Joseph Aynard, Coleridge, 1907. — Dr Roger Dupouy, Les Opiomanes, 1922, etc.