Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/146

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là. Pour achever d’éclairer la physionomie de son « sujet », il a examiné son œuvre, sa correspondance, qui est l’écho de son caractère, ses poèmes, qui sont le reflet de sa vie ; et c’est ainsi que toutes les sources d’information ayant été mises à contribution, il lui est devenu possible d’établir la formule psycho-pathologique du personnage, faisant dans ses écrits la part de ce qui est sain et de ce qui est malade, déterminant ce qui revient exactement à l’élément morbide dans la formation et le développement de son génie.

Il n’est pas indifférent, en effet, de savoir pourquoi c’est à tel moment et non à tel autre, qu’un talent naît, d’une facture nouvelle, « que rien ne pouvait faire pressentir et qui n’a ensuite plus d’équivalent ».

W. Cooper présente cette originalité qu’il avait passé la cinquantaine quand il débuta dans les lettres et qu’il s’est affirmé, dès ses débuts, comme un des plus grands poètes qu’ait vu naître l’Angleterre, et le meilleur des épistoliers, en écrivant simplement, avec naturel, avec sincérité, pour raconter ce qui lui venait à l’esprit, ce qui s’offrait à ses regards, et aussi pour chasser les noirs papillons qui voltigeaient sans cesse autour de lui.

Nul ne fut plus ennemi du bruit, nul ne rechercha moins la publicité ; l’opinion de la galerie lui était suprêmement indifférente.



ASTLEY COOPER
d’après le portrait de Lawrence
(Collection de l’auteur)