Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/225

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Cher docteur, venez me voir aujourd’hui après une heure. Chopin a appris la mort de son père. Il en est brisé, moi aussi par contre-coup. Il ne veut voir personne de la journée. Mais je veux vous parler de lui.

Ne demandez donc que moi.

À vous de cœur.

 Dimanche.

George Sand.

Cher docteur, voulez-vous venir voir Chopin qui, sans être dans une crise aussi grave que celle de l’année dernière, a beaucoup de toux et d’étouffements depuis quelques jours. Venez dans l’après-midi afin que j’aie le plaisir de vous voir et de causer de lui avec vous.

Tout à vous de cœur.

 Dimanche matin.

George Sand.

Mon cher docteur, Chopin est horriblement enrhumé et tousse depuis deux jours d’une manière cruelle. Apportez-lui donc quelque chose pour le soulager et venez ce matin. Vous serez bien aimable.

T. à v.,
G. Sand.

C’est au tour de Chopin de prendre la plume. D’une main défaillante il trace ces mots d’une éloquence si attristée :


  Cher docteur,

Ayez la bonté de venir me voir aujourd’hui. Je souffre.

 Mardi matin.


Un mieux se produit, pourtant ; le malade va pouvoir goûter quelques jours de repos ; mais avant