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du gouvernement de Poltava ; sa famille descendait d’un fameux ataman ou hetman d’un corps de Cosaques, Ostap Gogol[1].



GOGOL

Son grand-père, ancien attaché à la chancellerie des Cosaques Zaporogues, amusa son enfance avec les histoires vécues par ces héros quasi légendaires, dont l’enthousiasmaient les extraordinaires équipées. « Mon grand-père, dira-t-il plus tard, savait très bien conter. Quand il parlait, je n’aurais pas bougé de toute la journée. Mais ces longs récits, dans lesquels il nous dépeignait le bon vieux temps, les expéditions des Zaporogues, des Polonais, les exploits de Podkova, de Sahaïdatchni, étaient loin de nous intéresser aussi vivement que certains vieux contes qui nous faisaient frissonner et dresser les cheveux sur la tête. Quelquefois j’avais si peur que la nuit je ne rêvais que de choses horribles[2]… »

Le père de Gogol, avec non moins de verve, narrait les exploits de ses rudes ancêtres : il savait, en outre, agrémenter ses récits d’une pointe de gaieté. Il était, d’ailleurs, pourvu d’une instruction assez solide, qu’il avait fortifiée par de nombreuses lectures. Il aimait recevoir chez lui toute la noblesse

  1. Ossip-Lourié, La psychologie des romanciers russes du XIXe siècle. Paris, 1905.
  2. C. Courrière, Histoire de la Littérature contemporaine en Russie. Paris, 1875.