Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/274

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d’un poêle et, par surcroît, largement exposé au midi. Dans une lettre datée du 15 février 1837, il donne de l’hiver parisien une définition qui ne manque pas de piquant : « L’hiver n’est pas ici ce qu’il est chez nous en Russie. En Russie il facilite les communications ; ici, il les gêne, car il n’est qu’un automne humide[1]. » Parlez-lui de l’Italie, le pays de ses rêves, sa terre de prédilection. Toutefois, ni Rome, ni son ciel, ne l’enchantent. Il ne les voit pas, il ne les sent pas. Tout au plus son âme, éprise de mysticité, se plaît-elle au spectacle des cérémonies catholiques dont la pompe le séduit.

Sur ces entrefaites, il apprend la fin tragique de Pouchkine, Pouchkine qui lui a été si secourable dans les heures de détresse morale.

« Tout le charme de ma vie est parti avec lui, s’écrie-t-il tristement. Je n’entreprenais rien sans le consulter. Je n’écrivais pas une ligne sans me le figurer devant moi… J’ai pris plusieurs fois la plume, et la plume est tombée de mes mains. »

L’hypocondrie le saisit ; aura-t-il le courage de poursuivre ses travaux ? Il se plaint à un de ses correspondants « d’une maladie hémorroïdale remontée dans l’estomac ». Le souci de sa santé le conduit aux eaux de Marienbad ; puis il revient vers Varsovie et Saint-Pétersbourg ; il fait un moment

  1. L. Léger, Nicolas Gogol, 32.