Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/33

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vu[1] », qu’il a décrite, certainement d’après lui-même, dans les Aventures de la Nuit de Saint-Sylvestre et la Princesse Brambilla. Dans cette dernière nouvelle, surtout, il semble avoir pris plaisir à accumuler les troubles de la personnalité, « au point de donner le vertige au lecteur le plus calme ».

À maintes reprises, notamment dans le Chien Berganza, Hoffmann donne une analyse très exacte du dédoublement de la personnalité dont il offrait, on le sait, un des plus curieux exemples. Mais c’est surtout dans Les Élixirs du Diable que, suivant l’expression d’un commentateur allemand[2], l’aliéniste peut trouver assez de matériaux pour en composer un gros volume de clinique et d’études mentales.

Les types de fous et de malades y abondent : délirants érotiques, maniaques, déments précoces, mélancoliques y sont étudiés et dépeints magistralement ; et l’on est saisi d’étonnement en présence de ce « clinicien ès lettres » qui, par la seule force de son génie, s’est assimilé non seulement les connaissances médicales de son temps, mais a devancé celui-ci sur nombre de points.

  1. V. sur ce curieux phénomène la thèse de Thibault, Essai psychologique et clinique sur la sensation du déjà vu. Bordeaux, 1899.
  2. Klinke, Hoffmanns Leben und Werke (Braunschweig und Leipzig, 1902).