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AUTOGRAPHE D’HENRI HEINE
(Fac-simile)
(Communiqué au Dr Cabanès par Nadar)

Nous croyons devoir indiquer la provenance du fac-similé d’écriture de Heine que nous reproduisons ici[1]. Ces lignes, qui nous furent communiquées il y a plus de trente ans par notre très obligeant ami Nadar, ont été écrites par Henri Heine quinze jours avant sa mort. L’original était un billet au crayon que M. Nadar avait accompagné de l’intéressante et aimable lettre dont nous donnons ci-après les fragments qui peuvent en être publiés :


« Marseille, 2 décembre 1899.

  « Cher docteur,

« Heine est mort rue d’Amsterdam (du 18 au 28), où j’allais le voir peu de jours avant sa fin. (Coïncidence : Baudelaire, à son premier retour de Belgique, eut de même, là, installation passagère.)

« Heine, depuis longtemps paralysé sur son lit, n’a pas dû avoir le temps de frayer avec la photographie à peine née de la veille.

« Je ne connais qu’une image de lui, une gravure au trait, de profil.

« Vaguement me revient un souvenir douloureux de mon unique visite : le malade obligé de soulever, pour nous voir, de la main, les paupières paralysées.

« Proudhon, qui avait la main dure, a dit de Heine, dans son admirable livre de La Justice dans la Révolution :

  1. Portrait ou autographe de Heine sont chose rare ; notre reconnaissance reste d’autant plus vive envers qui nous confia, jadis, ce précieux document.