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JONATHAN SWIFT

Chez nous, il est connu surtout comme l’auteur des Voyages de Gulliver, « cette inimitable et inépuisable satire », et non pas un ouvrage de pure imagination, comme des esprits superficiels en ont, d’un jugement sommaire et dédaigneux, trop vite décidé.

Le récit, étrange et merveilleux, qui a charmé notre enfance, et son affabulation ingénieuse, ont trop fait négliger le côté philosophique, et de vérité humaine, de cette œuvre si justement qualifiée de chef-d’œuvre, qui, sous des invraisemblances manifestes, laisse apercevoir tant de détails réels, atteste une acuité d’observation et une rigueur de logique[1], qu’on n’attendait pas d’un homme aussi

  1. « Son art, écrit Taine dans la pénétrante étude qu’il a consacrée à Swift (in Histoire de la littérature anglaise, t. IV), consiste à prendre une supposition absurde et à déduire sérieu-