Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/106

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phénomènes et de leur ordre de succession. Mais la proportion des fluides et des solides n’est pas uniforme dans l’enfance et dans l’âge mûr, dans l’âge mûr et dans la vieillesse : or, comme la même différence se rencontre dans les divers tempéramens, il est naturel de penser que cette circonstance y joue un rôle principal.

On n’a pas eu de peine à remarquer en outre, que, dans chaque âge, les humeurs ont une direction particulière ; que les mouvemens tendent spécialement vers tel, ou tel organe ; que non-seulement les organes ne se développent pas tous aux mêmes époques, mais qu’à développement d’ailleurs égal, ils deviennent successivement des centres particuliers de sensibilité, des foyers nouveaux d’action et de réaction ; et que les phénomènes qui accompagnent et caractérisent ces déplacemens successifs des forces sensitives, ont lieu dans un ordre qui se rapporte entièrement à celui des idées, des sentimens, des habitudes, en un mot à l’état des facultés intellectuelles et morales.

Cette considération devoit conduire directement à une autre vue, qui n’a cependant encore été que soupçonnée.