Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/126

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cation, qui n’est, à proprement parler, que l’art des impressions et des habitudes.

L’éducation se divise naturellement en deux : celle qui agit directement sur le physique, et celle qui s’occupe plus particulièrement des habitudes morales. Nous ne parlons ici que de la première.

On sait qu’une bonne éducation physique fortifie le corps, guérit plusieurs maladies, fait acquérir aux organes une plus grande aptitude à exécuter les mouvemens commandés par nos besoins. De-là, plus de puissance et d’étendue dans les facultés de l’esprit, plus d’équilibre dans les sensations : de-là, ces idées plus justes et ces passions plus élevées, qui tiennent au sentiment habituel et à l’exercice régulier d’une plus grande force. Dans l’éducation physique, il faut comprendre sans doute le régime ; et non-seulement le régime propre aux enfans, mais encore celui qui convient à toutes les époques de la vie : comme, sous le titre d’éducation morale, il faut comprendre également l’ensemble des moyens qui peuvent agir et sur l’esprit, et sur le caractère de l’homme, depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Car l’homme, environné d’objets qui