Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/143

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noissances physiologiques très-étendues ; et pour peu qu’on ait réfléchi sur les lois de la nature vivante, l’on n’ignore pas que ces connoissances, pour avoir quelque certitude, doivent s’appuyer sur un nombre infini d’observations, ou d’expériences, et s’en déduire avec une grande sévérité de raisonnement. Cependant, lorsque les sciences ont fait des progrès véritables, il n’est ordinairement pas impossible de rattacher leurs résultats à quelques faits simples, et, pour ainsi dire, journaliers.

Dans les animaux dont l’organisation est le plus compliquée, tels que l’homme, les quadrupèdes et les oiseaux, la sensibilité s’exerce particulièrement par les nerfs, qu’on peut regarder comme ses organes propres. Quelques physiologistes vont plus loin : ils pensent qu’ils en sont les organes exclusifs. Mais, dans la classe des polypes et dans celle des insectes infusoires, elle réside et s’exerce dans d’autres parties, puisqu’ils sont privés de nerfs et de cerveau. Il est même vraisemblable que Haller et son école ont trop étendu leur idée relativement aux animaux plus parfaits : car des observations constantes prouvent que les parties qu’ils ont déclarées