Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/17

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de tracer une ligne de séparation entre l’étude de l’homme physique, et celle de l’homme moral, les principes relatifs à cette dernière étude, se sont trouvés nécessairement obscurcis par le vague des hypothèses métaphysiques.

Il ne restoit plus, en effet, après l’introduction de ces hypothèses dans l’étude des sciences morales, aucune base solide, aucun point fixe auquel on pût rattacher les résultats de l’observation et de l’expérience. Dès ce moment, flottantes au gré des idées les plus vaines, elles sont, en quelque sorte, rentrées avec elle dans le domaine de l’imagination ; et de bons esprits ont pu réduire à l’empirisme le plus borné, les préceptes dont elles se composent.

Tel était, avant que Locke parût, l’état des sciences morales ; tel est le reproche qui pouvoit lui être fait avec quelque fondement, avant qu’une philosophie plus sûre eût retrouvé la