Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/170

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Brouzet, dans son Éducation physique des enfans, cite deux ou trois faits à-peu-près semblables et non moins étonnans.

Quand l’enfant a vu le jour, quand il respire, quand l’action de l’air extérieur imprime à ses organes plus d’énergie, plus d’activité, plus de régularité dans les mouvemens : ce n’est pas un simple changement de quelques habitudes qu’il éprouve ; c’est une véritable vie nouvelle qu’il commence. Dès ce moment, les appétits qui dépendent de sa nature particulière, c’est-à-dire de son organisation et du caractère de sa sensibilité, se montrent avec évidence. Produits par une série de mouvemens et d’impressions qui, par leur répétition continuelle, ont acquis une grande force, et dont aucune distraction n’est venue affoiblir ou troubler les effets, ils mettent au jour le résultat sensible de ces opérations singulières, que les lois ordonnatrices ont conduites avec tant de lenteur et de silence : et bien avant qu’il ait pu combiner les nouvelles impressions qui l’assaillent en foule, l’enfant a déjà des goûts, des penchans, des désirs ; il emploie tous ses faibles moyens pour les manifester et les satisfaire. Il cherche