Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/235

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veau, de la moelle épinière, du système nerveux en général. Il est certain qu’on peut retrancher des portions considérables de ce système, sans léser les fonctions sensitives de ce qui reste intact ; sans porter de désordre apparent dans les opérations intellectuelles. Les organes dont le concours n’est pas indispensable au maintien de la vie, sont fréquemment amputés avec leurs nerfs ; des portions considérables du cerveau lui-même sont consumées par différentes maladies, sont enlevées par divers accidens, ou par des opérations nécessaires, sans que la sensibilité générale, les fonctions les plus délicates de la vie, et les facultés de l’esprit en reçoivent aucune atteinte. Il est vrai que ce qui se passe de cette manière, sans inconvénient chez tel individu, peut devenir grave, et quelquefois entièrement funeste chez tel autre, et que les parties à l’exacte conservation desquelles la nature attache celle de la vie, ou de ses plus importantes fonctions, ne sont pas, à beaucoup près, les mêmes dans tous les sujets. Mais l’expérience n’en démontre pas moins, elle démontre même mieux, qu’à l’exception de ces organes, qui ne peuvent cesser d’agir sans que la vie