Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/310

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presque toutes de cette circonstance : mais par-là, toutes les extrémités nerveuses sentantes se trouvent encore dans un état d’épanouissement singulier ; ce qui multiplie pour elles les objets des sensations, et donne à chaque sensation particulière, une vivacité qu’elle ne peut avoir que dans ce premier âge[1].

  1. Des médecins ont cru que les vaisseaux de certains organes, qui se développent et entrent en action à des époques postérieures de la vie, ou même que certains ordres de vaisseaux, communs à tout le corps, étoient oblitérés, ou n’existojent pas encore dans l’enfance ; que par conséquent, si l’âge en diminue le nombre à certains égards, il l’augmentoit à quelques autres. De Haen regardoit le travail de cette évolution de certains vaisseaux, ou non existans, ou du moins affaissés jusqu’alors sur leurs parois, comme la cause occasionnelle de différentes maladies éruptives, telles, par exemple, que la petite-vérole et la rougeole : il n’étoit même pas éloigné d’attribuer à cette circonstance, les efflorescences miliaires, blanches ou rouges, et les taches pétéchiales. Les adversaires de De Haen ont eu peu de peine à prouver que son hypothèse était complètement absurde : et l’on peut ajouter que les parties qui sont encore inertes dans l’enfance, ont elles-mêmes dès-lors, plus de vaisseaux qu’elles n’en présentent dans la suite, au temps de leur plus entier développement, et lorsque leurs fonctions ont acquis la plus grande activité.