Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/316

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§. vi.

Nous allons voir maintenant ces instrumens nouveaux entrer en action par l’influence de l’énergie vitale ; ce système nerveux, où la vie est à peine ébauchée, en imprégner de plus en plus toutes les parties du corps ; ces parties souples et dociles en essayer, en confirmer l’exercice par des mouvemens vifs, rapides, peu durables, mais fréquemment renouvelés.

Au milieu d’impressions qui sont toutes également neuves pour lui, l’enfant semble courir rapidement de l’une à l’autre. Quand il ne dort pas, ses muscles, excités par les plus foibles stimulans, par l’acte le plus fugitif de sa volonté naissante, sont dans un mouvement continuel : et soit qu’il dorme ou qu’il veille, les fibres musculaires des organes vitaux se contractent avec la même vitesse ; ces organes exécutent des mouvemens toujours également rapides et précipités.

Avide de sentir et de vivre, son instinct lui fait prendre toutes les attitudes, dirige son attention vers tous les objets : ses sens encore embarrassés, incertains, se développent de moment en moment, se familia-