Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/318

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s’exerçant par-tout et sans cesse d’une manière égale, y prend chaque jour une nouvelle consistance.

D’autre part (et cela même arrive encore en vertu de la plus grande irritabilité des organes, et par l’effet des mouvemens plus vifs, ou des sécrétions plus abondantes qu’elle détermine) ; d’autre part, les digestions se font avec un singulière promptitude : l’estomac ne peut rester un instant oisif ; son activité demande des repas fréquens. Mais ces digestions si rapides sont en général imparfaites ; leurs produits n’acquièrent qu’un degré peu complet d’animalisation. Le foie, beaucoup plus volumineux à cet âge, filtre une quantité considérable de bile ; mais il ne peut encore lui donner l’énergie qu’elle aura dans la suite. La bile participe du caractère des autres humeurs ; elle est gélatineuse, presque inodore, presque insipide ; et le chyle qu’elle concourt à former, traîne avec lui, dans le torrent de la circulation, un amas muqueux, que la foiblesse des vaisseaux et des poumons ne peut corriger entièrement. De-là, par un cercle inévitable d’actions et de réactions mutuelles et successives, il résulte de nouvelles hu-