Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/333

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la plus grande activité, est, sans contredit, aussi celui où se recueillent le plus de ces idées et de ces sentimens, qui ne sont encore, pour ainsi dire, que de vagues impressions ; mais qui forment la collection la plus précieuse pour l’avenir ; et quand la réflexion vient enfin prédominer sur toutes les opérations de l’organe cérébral, elle s’exerce principalement sur les matériaux qui lui ont été fournis par cette époque intéressante.

Quant à la jeunesse proprement dite, elle commence, nous venons de le voir, au temps où la force et la souplesse des solides, la densité, les propriétés stimulantes, et la vivacité dans le mouvement des humeurs, commencent elles-mêmes à se trouver réunies et portées au plus haut degré. Le système nerveux et les organes musculaires sont montés alors à leur plus haut ton. Rien ne résiste à l’énergie du cœur et des vaisseaux artériels. Les différentes circulations, et toutes les fonctions vitales qui en dépendent, s’exécutent, avec une véhémence qui ne reconnoît point d’obstacles. Aussi cet âge est-il tout à la fois celui des maladies éminemment aiguës, des passions impétueuses, et des idées hardies, animées par tous les sentimens de l’espérance.