Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/348

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revienne sur ses pas, que l’homme commence une nouvelle jeunesse[1]. Les idées reprennent de la hardiesse, en conservant le degré de force et de consistance qu’elles ont acquis ; les passions deviennent violentes et colériques. Telle est en particulier, la tournure des sujets disposés à l’apoplexie, chez qui les extrémités, suivant l’expression de Bordeu, forment une espèce de conjuration contre la tête, en y poussant avec violence les humeurs, ou peut-être en dirigeant vers elle, l’action d’autres causes d’un mouvement excessif.

L’apparition de la goutte, du rhumatisme, ou de la pierre, ne change pas moins l’état moral que l’état physique. Toutes ces différentes maladies sont le plus souvent, de véritables transformations de celles qui tiennent aux embarras de la circulation dans le système de la veine-porte. Elles peuvent de-

  1. Cette espèce de seconde jeunesse est plus marquée chez certains sujets, que chez la plupart des autres. On la voit quelquefois ramener presque les illusions et les rêveries heureuses de l’adolescence. J. J. Rousseau nous en offre un exemple singulier. Qui ne se rappelle la partie des Mémoires de cet homme extraordinaire, relative à cette époque de sa vie ?