Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/36

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vertu dirigée par la sagesse ; car, éclairer sa conscience n’est pas moins un besoin qu’un devoir ; et sans le flambeau de la raison, non seulement la vertu peut laisser tomber les hommes les plus excellens dans tous les degrés de l’infortune ; elle peut encore devenir elle-même la source des plus funestes erreurs.

Par une heureuse nécessité, l’intérêt de chaque individu ne sauroit jamais être véritablement séparé de l’intérêt des autres hommes : les efforts qu’il peut vouloir tenter pour cela, sont des actes d’hostilité générale, qui retombent inévitablement, tôt ou tard, sur leur auteur[1].

Mais c’est sur-tout en remontant à la nature de l’homme ; c’est en étudiant les lois de son organisation, et les phénomènes directs de sa sensibi-

  1. Si les fripons, disoit le sage Franklin, pouvoient connoître tous les avantages attachés à l’habitude des vertus, ils seroient honnêtes gens par friponnerie.