Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/419

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dentel et de prédominant ne violente son instinct, elle ne devient pas telle que nous disons qu’elle doit être. Ce qu’il y a de sûr, du moins, c’est que ces femmes extraordinaires qu’on nous oppose, furent, ou sont presque toutes peu propres au but principal que leur assigne la nature, et aux fonctions dans lesquelles il faut absolument qu’elles se renferment pour le bien remplir : il est sûr que l’homme n’entrevoit guère, au milieu de tout ce grand fracas, ce qui seul peut l’attirer et le fixer. Or, le bonheur des femmes dépendra toujours de l’impression qu’elles font sur les hommes : et je ne pense pas que ceux qui les aiment véritablement, pussent avoir grand plaisir à les voir portant le mousquet et marchant au pas de charge, ou régentant du haut d’une chaire, encore moins de la tribune où se discutent les intérêts d’une nation.

De tous les écrivains qui ont parlé des femmes, Jean-Jacques Rousseau me paroît avoir le mieux démêlé leurs penchans naturels et connu leur véritable destination. Le livre tout entier de Sophie, dans Émile, est un chef-d’œuvre de philosophie et de raison, autant que de talent et d’éloquence. Immé-