Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/432

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sein, entre la nourrice et l’enfant qu’elle alaite, il s’établit des rapports qui méritent particulièrement d’être observés. Dans l’une et dans l’autre circonstance, la nature des deux êtres associés paroît, en quelque sorte, identifiée et confondue : elle l’est cependant beaucoup moins dans la seconde circonstance que dans la première. Mais de ces deux genres, ou plutôt de ces deux degrés de sympathie, car ils appartiennent à la même source[1], l’on voit également naître des séries de sentimens et d’habitudes, qui ne peuvent être imputés qu’à l’influence des organes de la génération. Au reste, cette question de physiologie morale, pour être traitée complètement, exigeroit beaucoup plus d’étendue qu’il ne nous est permis de lui en donner ici. Mais nous voyons les effets ; nous en assignons les causes avec certitude : cela nous suffit ; et nous pouvons négliger, dans ce

  1. Plusieurs nourrices m’ont avoué que l’enfant, en les têtant, leur faisoit éprouver une vive impression de plaisir, partagée à un certain degré, par les organes de la génération. D’autres femmes m’ont dit aussi que souvent les joies, ou les peines maternelles étoient chez elles, accompagnées d’un état d’orgasme de la matrice.