Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/457

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autres ont cru y voir. Si quelquefois leurs observations nous servent de guides, et nous aident à mieux observer nous-mêmes, trop souvent aussi la paresse, sous le nom de respect, se repose sur l’autorité : on ne se sert, pour ainsi dire, plus de ses propres yeux ; on ne voit que par ceux d’autrui ; et bientôt la vérité même, en passant de livre en livre, prend tous les caractères de l’imposture et de l’erreur.

On peut, dans le sujet qui nous occupe, plus peut-être que dans tout autre, s’adresser avec confiance directement à la nature. Tous les élémens de la question sont sous nos yeux ; et les lois que nous chechons à déterminer, sont éternelles. Cherchons donc à reconnoître ce qu’il y a de plus évident et de plus simple dans les faits qui s’y rapportent.

§. i.

Quand on compare l’homme avec les autres animaux, on voit qu’il en est distingué par des traits caractéristiques qui ne permettent pas de le confondre avec eux. Quand on compare l’homme avec l’homme, on voit que la nature a mis entre les individus, des