Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/465

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en leur faisant ressentir l’impulsion vitale. Quant à la faculté qu’a le système nerveux, de recevoir les impressions par ses extrémités sentantes, et de déterminer les mouvemens qui s’y rapportent, c’est encore un fait incontestable, et d’ailleurs si facile à saisir dans l’observation journalière, qu’il porte en lui-même sa preuve, et n’a besoin proprement que d’être énoncé.

Il est possible que les circonstances particulières qui président à la formation de chaque individu de la même espèce, déterminent irrévocablement le degré d’énergie, et le caractère de sa sensibilité. Par exemple, il est possible qu’il y ait d’homme à homme, des différences primordiales dans ce qu’on peut appeler le principe sensitif lui-même : il est du moins très-sûr que ces différences ont lieu d’espèce à espèce. Mais, comme nous ne savons point de quelle combinaison dépend le phénomène de la sensibilité, tout ce que nous pouvons, est de rechercher la cause de ses modifications, dans celles des parties où cette faculté s’exerce, sans qu’une saine logique puisse jamais nous permettre de personnifier réellement la sensibilité elle-même, en lui prêtant des qualités anté-