Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/50

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encore par le fruit qu’ils sont tous également destinés à produire, le perfectionnement et le bonheur de l’homme. Cette idée n’avoit pas échappé au génie des anciens ; toutes les parties de la science entroient pour eux dans l’étude de la sagesse. Ils ne cultivoient pas les arts seulement à cause des jouissances qu’ils procurent, ou des ressources directes que peut y trouver celui qui les pratique ; ils les cultivoient parce qu’aussi ils en regardoient la connoissance comme nécessaire à celle de l’homme et de la nature, et les procédés comme les vrais moyens d’agir sur l’un et sur l’autre avec une grande puissance.

Mais c’est au génie de Bacon qu’il était réservé d’esquisser le premier un tableau de tous les objets qu’embrasse l’intelligence humaine, de les enchaîner par leurs rapports, de les distinguer par leurs différences, de présenter ou les nouveaux points de communication qui pourroient s’établir entre eux dans la suite, ou les nouvelles divisions qu’une étude plus approfondie y rendroit sans doute indispensables.

Vers le milieu de ce siècle, une association paisible de philosophes, formée au sein de la France, s’est emparée et de cette idée et de