Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/516

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La prédominance du système nerveux paroît dépendre quelquefois de la plus grande quantité de pulpe cérébrale : mais il est très-certain que souvent elle ne dépend pas de cette circonstance. Un cerveau plus volumineux, une mœlle épinière plus renflée, des troncs de nerfs d’un plus gros calibre, se rencontrent en effet dans certains sujets, chez lesquels la vivacité des sensations est supérieure la force des mouvemens. Mais cet empire de la sensibilité est fréquemment caché dans les secrets de l’organisation cérébrale : il peut tenir à la nature, ou à la quantité des fluides qui s’y rendent, ou qui s’y produisent ; à des rapports encore ignorés de l’organe sensitif avec les autres parties du corps.

Quelle que soit, au reste, sa source, ou sa cause, cet état se manifeste par des signes évidens, par des effets certains. L’action musculaire est plus foible ; les fonctions qui demandent un grand concours de mouvemens languissent. En même temps, on observe que les impressions se multiplient, que l’attention devient plus soutenue, que toutes les opérations qui dépendent directement du cerveau, ou qui supposent une vive sym-