Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/543

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Nous voyons le monde physique qui nous environne, se perfectionner chaque jour relativement à nous. Cet effet dépend sans doute en très-grande partie, de la présence de l’homme et de l’influence singulière que son industrie exerce sur l’état de la terre, sur celui des eaux, sur la constitution même de l’atmosphère, dont il tire le premier et le plus indispensable aliment de la vie. Mais il paroît permis de croire que cet effet dépend encore, à certains égards, de la simple persistance des choses, et de l’affoiblissement successif des causes naturelles qui pouvoient, dans l’origine, s’opposer aux changemens avantageux[1]. Ainsi, les améliorations évidentes qui se remarquent sur le globe, ne seroient pas dues simplement aux progrès de l’art social et des travaux qu’il exige ; elles seroient encore, en quelques points, l’ouvrage de la nature, dont le con-

  1. Dans toute hypothèse d’un mouvement imprimé à des masses de matière, on sent qu’il doit s’établir un ordre et des rapports réguliers entre ces masses, et même entre leurs particules intégrantes les plus déliées ; ordre et rapports que la nature du mouvement détermine et nécessite. Mais on sent aussi que cette espèce d’harmonie doit se perfectionner graduellement,