Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/545

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’homme, elle se modifie avec ces idées, ces affections, ces penchans. À chaque institution nouvelle, elle prend une autre face : une habitude qui s’introduit, une simple découverte qui se fait, suffit quelquefois pour y changer subitement presque tous les rapports antérieurs. Et véritablement, il n’y a d’indépendant et d’invariable dans ses phénomènes, que ce qui tient à des loix physiques, éternelles et fixes : je dis éternelles et fixes ; car la partie qu’on appelle plus particulièrement physique dans l’homme, est elle-même susceptible des plus grandes modifications ; elle obéit à l’action puissante et variée d’une foule d’agens extérieurs. Or, l’observation et l’expérience peuvent nous apprendre à prévoir, à calculer, à diriger cette action ; et l’homme deviendroit ainsi dans ses propres mains, un instrument docile dont tous les ressorts et tous les mouvemens, c’est-à-dire, toutes les facultés et toutes les opérations pourroient tendre toujours directement au plus grand développement de ces mêmes facultés, à la plus entière satisfaction des besoins, au plus grand perfectionnement du bonheur.