Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/574

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de se servir de verres particuliers, tantôt concaves, tantôt convexes, à raison de certaines particularités organiques, que je n’ai pu déterminer exactement, et dont on n’apprend à corriger les effets que par un tâtonnement méthodique et par l’expérience. Dans les fièvres aiguës très-graves, dans quelques délires maniaques, dans l’extrême vieillesse, à l’approche de la mort, on voit quelquefois également les objets doubles, triples, &c. Enfin, sans parler du tact et du goût, également susceptibles d’altérations singulières, certaines personnes sont entièrement insensibles aux odeurs. La pratique de la médecine m’a présenté cinq ou six faits de ce dernier genre, chez des personnes, saines d’ailleurs : et dans les maladies, j’ai vu pareillement, tantôt les fonctions de l’odorat tout-à-fait abolies ou suspendues, tantôt le malade poursuivi par des odeurs particulières, comme celles d’encens, de musc, d’hydrogène sulphuré, d’éther, ou même par d’autres qui lui sembloient toutes nouvelles, et qu’il ne pouvoit rapporter à aucun objet connu.

Mais, il est évident que l’absence d’un certain ordre de sensations, produit celle des