Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/580

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toujours à l’action augmentée des extrémités artérielles, à l’effort qu’elles supportent, aux épanchemens qu’elles laissent se former dans leur voisinage, que sont dus ces derniers effets. Ainsi donc, nous rapportons les mouvemens fébriles et la diathèse inflammatoire, à l’état de l’appareil circulatoire du sang en général ; et nous pourrions les rapporter, en particulier, à celui du système artériel.

Si l’on considéroit l’état fébrile, comme composé d’une suite d’excitations uniformes, on s’en feroit une très-fausse idée. Ce que les anciens appeloient la fièvre continente, c’est-à-dire, cette fièvre où l’exaltation, la chaleur, l’accélération du cours des liquides étaient supposées marcher toujours d’un pas égal, et se soutenir constamment au même degré, n’existe point réellement dans la nature : ce n’est qu’une abstraction, due à l’esprit subtil des Grecs et des Arabes : et quand ces médecins en faisoient une espèce de modèle, ou de type général, auquel leur plan de pratique rapportoit les cas particuliers, qui, dans la réalité, s’en écartent tous, ils ne faisoient autre chose que subordonner des faits vrais à des suppositions, et donner