Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/596

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et ranime. Toutes les affections sont heureuses, douces et bienveillantes. Le malade paroît être dans une légère ivresse, qui lui montre les objets sous des couleurs agréables, et qui remplit son âme d’impressions de contentement et d’espoir. Des hommes, sombres et moroses jusqu’alors, deviennent, par son effet, d’une humeur paisible, même joviale : des hommes, habituellement durs et méchans, deviennent sensibles et bons. Il y a long-temps qu’on a fait la remarque que les personnes attaquées de consomptions suppuratoires, inspirent un tendre intérêt à ceux qui les approchent ; qu’elles laissent après elles de longs regrets. Ces maladies développent, pour ainsi dire, tout-à-coup les facultés morales des enfans : elles éclairent leur esprit d’une lumière précoce : elles leur font sentir avant l’âge, et dans un court espace de temps, comme en dédommagement de la vie qui leur échappe, les plus touchantes affections du cœur humain.

Mais dans les cas d’obstruction, ou de spasme des viscères abdominaux ; dans les cas d’une sensibilité vicieuse du centre phrénique ; dans ceux de destruction générale des forces, ou de colliquation putride de