Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eussent mieux connu l’économie animale, le premier auroit-il pu soutenir le système de l’égalité des esprits ? Le second n’auroit-il pas senti que l’ame, telle qu’il l’envisage, est une faculté, mais non pas un être ; et que, si c’est un être, à ce titre elle ne sauroit avoir plusieurs des qualités qu’il lui attribue ?

Tel est le tableau rapide des progrès de l’analyse rationnelle. On y voit déjà clairement un rapport bien remarquable entre les progrès des sciences philosophiques et morales, et ceux de la physiologie, ou de la science physique de l’homme : mais ce rapport se retrouve encore bien mieux dans la nature même des choses.

§. III.

La sensibilité physique est le dernier terme auquel on arrive dans l’étude des phénomènes de la vie, et dans la recherche méthodique de leur véritable enchaînement : c’est aussi le dernier résultat, ou, suivant la manière commune de parler, le principe le plus général que fournit l’analyse des facultés intellectuelles et des affections de l’ame. Ainsi donc, le physique et le moral se confondent à leur source ; ou, pour mieux dire, le moral