Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/90

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rieures que celles qui peuvent agir sur nos sens, et que tout objet auquel nous ne saurions appliquer notre facultés de sentir, doit être exclu de ceux de nos recherches.

Mais les impressions que font sur nous les mêmes objets, n’ont pas toujours le même degré d’intensité, ne sont pas toujours aussi durables. Tantôt elles glissent sans presque exciter l’attention ; tantôt elles la captivent avec une force irrésistible, et laissent après elles des traces profondes. Certainement les hommes ne se ressemblent point par la manière de sentir : l’âge, le sexe, le tempérament, les maladies, mettent entre eux de notables différences ; et dans le même homme, les diverses impressions ont, suivant leur nature et suivant beaucoup d’autres circonstances accessoires, un degré très-inégal de force, ou de vivacité. Cela posé, l’on voit que certaines idées doivent tour-à-tour, ou ne pas naître, ou devenir dominantes : qu’une personne peut être frappée, saisie, maîtrisée par des impressions que l’autre remarque à peine, ou ne sent même pas : que l’image des objets disparoît quelquefois au premier souffle, comme les figures tracées sur le sable, d’autres fois acquiert un caractère de persis-