Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/99

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ils en deviennent bientôt naturellement les guides, les conseils, et finissent souvent par les gouverner avec une autorité que des qualités plus brillantes, ou plus prononcées donnent quelquefois, mais ne permettent guère de conserver long-temps.

Enfin, il est des hommes qui semblent presque également étrangers aux différentes formes extérieures et aux habitudes dont nous venons de marquer les traits distinctifs. Leur physionomie est triste, leur visage pâle, leurs yeux enfoncés et pleins d’un feu sombre, leurs cheveux noirs et plats, leur taille haute, mais grêle, leur corps maigre et presque décharné, leurs extrémités longues. Ils ont le pouls petit, tardif, dur : ils sont sujets à des maladies opiniâtres, dont les crises se font avec peine, après de longs tâtonnemens de la nature. Tous leurs mouvemens portent un caractère de lenteur et de circonspection. Ils marchent courbés et à petits pas, qu’ils ont l’air d’étudier soigneusement ; leur regard a quelque chose d’inquiet ou de timide. Ils fuient les hommes, dont la présence agit sur eux d’une manière incommode : ils cherchent la solitude, qui les soulage de ces impressions pénibles. Cependant leur physionomie porte