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LES BUCOLIQUES
DE
T. CALPURNIUS.

EGLOGUE I
ORNITUS, CORYDON.


ORNITUS.

Le déclin de l'été ne calme pas encore l'ardeur des chevaux du Soleil, quoique les pressoirs écrasent les raisins mûrs, et que le vin bouillonne sourdement dans la cuve écumante.

CORYDON.

Tiens, Ornitus, vois-tu comme les génisses que m'a confiées mon père ont mollement étendu leurs flancs sur les flexibles genêts. Et nous, pourquoi n'allons-nous pas aussi à l'ombre des arbres voisins ? Pourquoi ne garantissons-nous qu'avec une coiffure de joncs nos traits brûlés par le soleil ?

ORNITUS.

Que n'entrons-nous plutôt dans la grotte de Faune, dans ce bois épais de sapins qui opposent leur feuillage dédié aux feux ardents du jour, dans ce lieu où le hêtre protège le ruisseau qui frémit à ses pieds, et croise les ombres de ses rameaux agités par les vents ?